L'argent numérique

par

Sylvain Robichaud


Cursus vol.2 no 1 (automne 1996)


Cursus est le périodique électronique étudiant de l'École de bibliothéconomie et des sciences de l'information (EBSI) de l'Université de Montréal. Ce nouveau périodique diffuse des textes produits dans le cadre des cours de l'EBSI.

ISSN 1201-7302

C. élec: cursus@ere.umontreal.ca
URL: http://www.fas.umontreal.ca/ebsi/cursus/

L'auteur

L'auteur, étudiant de deuxième année à la maîtrise en bibliothéconomie à l'EBSI, a porté son choix de profil de spécialisation sur l'informatique documentaire. Il possède un baccalauréat en linguistique de l'Université de Montréal (collation de 1995). Outre son intérêt pour l'informatique, il affectionne particulièrement l'indexation. Il effectuera à cet effet un stage au mois de mai 1997 au Metropolitan Museum of Art, à New York. Il y créera alors, avec l'aide d'une consoeur, Kumiko Vézina, une base de donnée, son interface ainsi qu'un thésaurus pour une collection d'art dans le domaine de la danse. Il est actuellement assistant de recherche du professeur James Turner, poste qu'il occupe depuis mai 1996. Il montre aussi un intérêt marqué pour Internet et a réalisé jusqu'à ce jour, en plus de son site personnel, 3 sites web liés à l'enseignement et à la recherche.

L'argent numérique a été présenté dans le cadre du coursTechnologies en sciences de l'information (BLT 6029)donné par le professeur James Turner.

pour joindre l'auteur: robichsy@ere.umontreal.ca


Droits d'auteur

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1. ÉVOLUTION DE L'ARGENT

Depuis toujours, l'argent a engendré le pouvoir de ceux et celles qui l'ont possédé et, par le fait même, a suscité la convoitise de tous. Sa forme et son support ont évolué avec les temps mais sa valeur intrinsèque est toujours demeurée la même. Peu importe son état physique. La venue des nouvelles technologies (en l'occurrence l'informatique) a permis une nette amélioration du transfert de l'information, notamment concernant la facilité et la vitesse de transmission, donc des coûts, tout en présentant des avantages évidents tant pour les utilisateurs que pour les institutions. Grâce à cet avènement technologique, les établissements financiers ont vu la possibilité de réaliser des profits supplémentaires en augmentant le nombre de transactions effectuées chez eux par le biais, notamment, des cartes de débit automatique, entraînant ainsi une baisse de l'utilisation des cartes de crédit. Il devient de plus en plus facile d'utiliser l'argent que l'on possède sur son compte bancaire sans avoir à subir les labeurs du chèque (de toute évidence en dégénérescence !) ou des cartes de crédits, et ceci sans jamais avoir d'argent liquide sur soi. C'est le début de l'argent virtuel, appelé aussi argent numérique.

2. L'ARGENT ET INTERNET

Avec la croissance d'Internet, réseau informatique accessible à un grand nombre de personnes, certains ont eu l'idée d'en tirer des bénéfices pécuniaires. Cette notion d'Internet comme milieu économique (la littérature commence à parler de webonomics, pour économie sur le Web, Schwartz, 1996: 74) est encore très récente et en plein essor. Cette tendance n'est appelée qu'à croître, apportant d'une part innovations et d'autre part, questions sociales. Une des dernières interrogations concerne le sujet même de cet article et prend de plus en plus d'ampleur : l'ARGENT VIRTUEL ou argent numérique. La population, principalement les voyageurs du World Wide Web, est de plus en plus appelée à s'exprimer sur le sujet.

On sait qu'il existe déjà quelques formes d'argent virtuel, dont les cartes prépayées. Cette forme de paiement partage certains des avantages de l'argent virtuel, et en évite certains désavantages. En effet, l'utilisation des cartes prépayées n'engendre aucun sentiment d'insécurité de la part des utilisateurs puisqu'ils contrôlent la situation et que personne n'est en mesure de " s'infiltrer " dans leurs affaires financières dans le but de frauder.

3. QU'EST-CE QUE L'ARGENT NUMÉRIQUE ET QUELLES EN SONT LES FORMES ?

La question est donc de savoir ce qu'est l'argent virtuel, quelles en sont les différentes formes etquels en sont les avantages et inconvénients.

Il s'agit également de déterminer s'il est nécessaire et surtout pourquoi.

L'argent numérique existe et prend de l'ampleur sur le réseau Internet depuis le début des années 1990. On le retrouve entre autres sous ses trois formes principales :

3.1. Le premier concept rencontré, utilisé notamment par la compagnie NetCash, se base principalement sur les techniques d'encryptage pour effectuer les opérations de transfert. Il s'agit en fait d'un logiciel bancaire dans votre ordinateur. On y retrouve des numéros de série identifiant chacun des billets ainsi que leur valeur monétaire. L'argent se trouve donc dans votre ordinateur et est échangeable avec quiconque possède le logiciel voulu. Une fois sous forme numérique, l'argent peut être dépensé tel quel ou reconverti en argent conventionnel. Les techniques et procédures d'encryptage sont avant tout développées par de grosses institutions multinationales telles Visa, Mastercardet Microsoft. On constate que ces institutions mettent en oeuvre des programmes pour faciliter l'adhésion de la population à ces nouvelles pratiques, offrant de l'information vulgarisée afin d'attirer un maximum de clientèle.

3.2. Le second concept est assez similaire au premier. Le client se procure son argent numérique avec de l'argent conventionnel, à la différence près que, sous cette forme, il n'est plus échangeable à nouveau en argent conventionnel. On doit alors faire des achats de biens ou de services. Le principe veut que son argent soit emmagasiné dans un compte. On demande alors à l'utilisateur de le transférer sur son disque dur pour ensuite le faire parvenir au commerçant via Internet. Un bon exemple de ce type d'application est celui de Digicash.

3.3. Le troisième concept est en fait un sous-produit découlant de l'un ou l'autre des deux précédents. Il s'agit de l'émission de cartes à puce contenant une partie de notre argent numérique. Il est alors possible d'avoir son argent sur soi. C'est en quelque sorte un service supplémentaire offert par certaines compagnies, notamment par Digicash.

Les différentes formes de monnaie virtuelle n'ont aucune incidence sur le fait que dans la quasi totalité des cas, il faut a priori ouvrir un compte spécial dans un établissement " soutenant " la pratique en question. D'où les technologies de cartes à puces, la technologie basée sur les logiciels (par encryptage de l'information) et finalement des formes hybrides.

Il ne s'agit ici que de formes générales d'applications et d'utilisations de l'argent numérique. Rien n'est encore normalisé alors que le domaine reste très hétéroclite. Les formes varient donc et tous ont une petite idée différente de ce qu'est et devrait être l'argent virtuel.

4. AVANTAGES DE L'ARGENT NUMÉRIQUE

Les atouts que représente l'utilisation de l'argent virtuel semblent assez variés. On en dénombre beaucoup plus que les inconvénients, qui sont très peu nombreux, comme nous le verrons, mais dont le poids n'est pas à sous-estimer.

Un des premiers avantages que l'on pourrait attribuer à l'argent numérique est le fait qu'il ne peut pratiquement pas être perdu. Aujourd'hui, perdre son porte-monnaie signifie perdre l'argent qui s'y trouve. L'argent virtuel évite d'avoir de l'argent liquide sur soi. Que l'on ait une carte ou un compte de banque virtuel, les mots de passe et clés d'accès empêchent celui qui met la main sur le contenant, notre porte-monnaie, d'accéder à notre contenu, l'argent. D'autre part, l'utilisation de l'argent pour faire des achats sur Internet, dans un centre commercial virtuel, rend la transaction complètement anonyme. Les échanges monétaires de personne à personne sont favorisés, évitant de devoir aller à la banque pour prêter de l'argent à quelqu'un par exemple. Le transfert se fait d'un compte virtuel à un autre. On en retire aussi profit en économie de temps, que ce soit pour le magasinage ou pour le paiement de factures. L'économie est également financière. Le gouvernement voit avec l'avènement de l'argent virtuel la masse d'argent " physique " diminuer de plus en plus, diminuant les coûts de fabrication et de remplacement des billets et des pièces. Les marchands, quant à eux, évitent de gérer l'argent "physique", donc le temps nécessaire pour le compter, le déposer, etc., sans oublier que cet argent virtuel est " physiquement " impossible à voler ! Les compagnies elles aussi y tirent leur part de profit. Selon M. Martin Tenenbaum d'Enterprise Integration Technologies (Sanberg, 1994), elles économisent jusqu'à 10% des coûts reliés aux opérations financières en utilisant les technologies de l'information (entre autres en temps, en papier et en appels interurbains). De plus, les compagnies qui font affaire en argent numérique sont nécessairement branchées sur Internet.

Elles offrent alors, par exemple, le catalogue de leurs produits en ligne, offrant ainsi un service toujours très actuel, mis à jour très fréquemment et à faible coût, économisant de la sorte sur les frais d'impression et de distribution. Cette pratique favorise indéniablement l'ouverture des marchés internationaux, et donc augmente les possibilités d'exportation. Un autre avantage de l'argent virtuel, beaucoup plus économique cette fois, est que cette nouvelle forme monétaire puisse devenir, éventuellement, un bon générateur d'argent. Ce à quoi on assiste pour le moment n'est pas encore vraiment révélateur, mais il est prévisible que dans un avenir proche l'argent virtuel joue un rôle économique important. Comme le dit M. Richard Frederick, Senior Managing Director pour Montgomery Securities, " if each dollar of E-Cash is backed by a real dollar, no money is created. But if E-Cash suppliers are able to back only a fraction of their digital cash they could create new money also, replacing banks ". De plus, il ajoute que " Banking is essential to modern economies, but banks as we know them are not "(Frederick, 1995, 18). L'ampleur que pourra prendre le " E-Cash " dépend donc en partie de sa capacité à se générer de lui-même, du moins en partie, pour faire en sorte que de l'argent soit créé et non seulement changé de support. On aurait en effet du nouvel argent. L'argent numérique se doit de générer. Non seulement des changements mais aussi des ajouts. Il faudrait assister à la création d'une " monnaie-réseau ", une monnaie internationale. L'avantage de l'argent virtuel est sa capacité à effectuer cette tâche.

Voilà l'ensemble des avantages que représente l'utilisation d'une forme d'argent numérique. Ces avantages sont assez nombreux et attrayants: côté brillant de la pièce...

5. DÉSAVANTAGES DE L'ARGENT NUMÉRIQUE

L'autre côté de la pièce est celui des inconvénients. Ils sont beaucoup moins nombreux mais non négligeables.

Notons comme premier désavantage digne de mention le côté sécuritaire de l'argent numérique. C'est le point le plus discuté portant le plus à polémique, malgré le fait que son ampleur et sa menace soient de plus en plus limités. Le scepticisme face à l'argent numérique et sa sécurité étaient associés au fait que l'argent pouvait facilement être détourné par les gourous de la fraude informatique. Certaines personnes sont en effet aptes à s'introduire par effraction dans les systèmes lointains. Souvent, elles le font seulement pour le plaisir de défier les systèmes de sécurité ordinairement dits infaillibles et à sécurité maximale. Ces personnes n'auraient alors qu'à faire une petite intrusion dans le compte de quelqu'un et à se servir à même son porte-monnaie virtuel, se transférant des fonds et effaçant toute trace de la transaction. Or ce scénario devient de moins en moins probable et cette crainte se dissipe de plus en plus. Ce changement est principalement dû au fait que les personnes responsables du développement des systèmes de sécurité ont fait un grand pas en avant grâce à l'encryptage. Cette forme de sécurité ressemble à un système de clefs qui participe à l'encryptage et au décryptage. Il serait très long de décrire le fonctionnement assez complexe de cette pratique, mais nous nous permettrons toutefois d'ajouter que c'est un système très sûr de transfert, les deux parties impliquées dans la transaction possédant chacune une pièce indispensable à l'échange. Non seulement les deux parties ont chacune une pièce essentielle, mais elles sont surtout les seules à les posséder. Les deux parties doivent donc être repérées et identifiées avant que le transfert ne soit effectué. On élimine ainsi l'éventualité qu'une tierce partie n'intercepte l'argent. Grâce à ce procédé, la sécurité de l'argent numérique est supérieure à celle de l'argent papier (s'il est volé, l'argent numérique ne peut être utilisé).

Même si l'on vous refuse un reçu, vous avez des preuves de transaction. Si l'argent est perdu, vous avez la possibilité de le retrouver. La contrefaçon, quant à elle, est aussi difficile à réaliser que de briser le système de sécurité utilisé pour protéger les secrets militaires et l'arsenal nucléaire des États-Unis ! On se rend vite compte que l'argent numérique est en train de devenir un système plus sécuritaire que la monaie traditionnelle. L'aspect sécurité est donc primordial pour le développement de ce mode de paiement. Certains disent probablement avec raison, que la responsabilité de sécuriser cette forme monétaire ne devrait pas être laissée à une multitude de micro-organisations, à but lucratif, mais plutôt au gouvernement, tout comme c'est le cas avec l'argent existant actuellement, quel qu'en soit le support. C'est le rôle fondamental du gouvernement que de maintenir (ou de créer) l'intégrité et la confiance en ce système monétaire. Un autre effet négatif de cette forme d'argent est d'encourager les acheteurs impulsifs. L'effet est le même que celui produit par les cartes de crédit. Voir pire car la personne qui navigue sur le WWW est souvent entraînée là où elle ne veut pas nécessairement aller. Dans les centres commerciaux physiques tels qu'on les connait, on va où l'on veut, en sachant ce qu'on y trouvera. Sur le World Wide Web, on est souvent amené (à l'aide des liens hypertextes) dans des directions qui nous sont inconnues, où l'on risque fort de vouloir nous faire dépenser, et où plusieurs dépenseront effectivement. C'est en quelque sorte le penchant électronique de la vente sous pression. C'est un inconvénient que certains découvriront à leurs dépens: le contrôle personnel et la retenue devront émerger. Ne pas manipuler d'argent physique fait oublier à certains qu'ils en dépensent.

6. FACTEURS RALENTISSANTS

D'autres facteurs ralentissent le processus d'implantation du système. Par exemple, il n'existe aucune monnaie courante commune, chaque organisation commerciale voulant faire de sa monnaie la " monnaie nationale ". Ne serait-il pas plus approprié de parler de " monnaie internationale "? Certaines organisations n'acceptent pas la monnaie d'autres organisations et vice versa, ce qui nous ramène donc au problème de l'internationalité de la monnaie. La multinationale Visa a adopté comme slogan " One world, one currency ", " un monde, une monnaie ", voulant bien sûr en être le parent-porteur ! On cherche à créer une monnaie internationale, "a currency without a country ". Un problème comme celui-là démontre sans équivoque que l'intervention gouvernementale est indispensable. Que cette intervention soit restreinte à un seul pays ou qu'elle soit une coparticipation internationale, elle devra inévitablement avoir lieu, sans quoi la durée de vie de l'argent numérique est limitée. Au revoir l'économie qu'elle amenait. Au revoir beaux avantages. Un autre facteur retarde le rayonnement de cette pratique financière est la disponibilité des fournisseurs, en d'autres termes des marchands, qui acceptent l'argent numérique et qui font affaire dans ce monde virtuel. Les perdants dans ce jeu sont les marchands qui n'adhèrent pas au système. Les usagers font leurs achats virtuels là où on leur offre le produit voulu. Rien est de plus naturel. Il n'y a pas la frustration de trouver un magasin où l'on veuille acheter quelque chose, mais où la possibilité de payer en argent numérique ne soit pas offerte. Il y a de grandes chances pour que le commerce qui fait de la vente sur le World Wide Web soit preneur de l'une ou l'autre des monnaies virtuelles existantes. D'où le problème de compatibilité des monnaies. Il est cependant intéressant de mentionner que plusieurs compagnies ont vu le jour grâce à Internet et à ces nouvelles pratiques. Celles aui existent déjà, sous une forme ou une autre, ont tout intérêt à se " plier " à ce nouveau système impliquant Internet et ses monnaies virtuelles si elles ne veulent pas " manquer le bateau ".

7. L'ARGENT NUMÉRIQUE ET LA BIBLIOTHÉCONOMIE

L'argent virtuel n'est pas sans avoir d'effets sur la bibliothéconomie et les bibliothécaires. Un des premiers effets prévisibles de cette forme monétaire concerne les acquisitions. En effet, on sait que les bibliothèques se doivent (au moins au Québec) d'effectuer leurs achats auprès de libraires reconnus. Dans une volonté d'automatiser et de faciliter les achats, les libraires commencent à avoir des vitrines interactives sur Internet. Les bibliothécaires peuvent de plus en plus consulter des listes d'ouvrages en ligne et passer des commandes. On peut imaginer que la possibilité de payer directement par le biais sera bientôt offerte ce qui faciliterait cette opération.

Une autre facette touchant la bibliothéconomie fait encore partie du domaine de la fiction, mais là également on peut supposer que l'évolution nous donnera raison. Il s'agit des bibliothèques virtuelles. Il sera alors possible, après paiement par argent virtuel, d'obtenir une copie plein-texte d'ouvrages complets en ligne, d'acquitter une dette, de payer un abonnement à un périodique ou d'offrir un livre à quelqu'un via le médium électronique.

8. AVENIR ET IMPACTS DE L'ARGENT NUMÉRIQUE

On peut imaginer que l'avènement de l'argent électronique, virtuel, numérique et sans odeur ( ! ) sera en grande partie responsable de la survie d'Internet. Peut-être Internet n'en sortira-t-il pas tel qu'on le connaît aujourd'hui, mais il est à prévoir qu'il sera toutefois toujours aussi accessible, voir plus. Internet est en développement exponentiel et le nombre des usagers qui envahit ne cesse de croître. Il est accessible à des clientèles de plus en plus hétéroclites, dont les buts sont très bigarrés. Plusieurs y accèdent dans le cadre de leur travail, donc dans un but très sérieux. En revanche, d'autres y mettent la main dans une optique beaucoup plus culturelle ou de divertissement. Finalement, certains l'adoptent dans un cadre pédagogique. Une dernière classe d'utilisateurs vient donc s'y greffer. Nous avons de toute évidence nommé ceux qui utilisent Internet à des fins commerciales. C'est cette pratique qui est de plus en plus inévitable. D'une part parce que c'est tout simplement stimulant, d'autre part par nécessité. Nécessité dans une optique de survie. Nécessité également dans une volonté d'expansion et de diversification des activités de l'organisation. "La direction [d'une] entreprise risque d'avoir des surprises très désagréables si elle ne surveille pas constamment les aspects technologiques et si elle n'incorpore pas l'innovation dans sa stratégie " (Bédard, 1995: 427).

Une chose est certaine, l'économie sur Internet fera en sorte que la gratuité de son utilisation sera fort probablement maintenue, voire même améliorée. Les coûts d'utilisation, d'exploitation et de mise en marché seront absorbés par la publicité sur Internet, par les ventes qu'on y effectuera, etc. On assiste à une transformation, une mutation d'Internet en tant qu'immense communauté virtuelle vers une immense économie virtuelle ("...the transformation of the Internet from a huge virtual community to a huge virtual economy .") (Davies, 1994). Negroponte fait à cet effet un commentaire assez intéressant : "Nobody has a clear idea of who pays for what on the Internet, but it appears to be free to most users(Negroponte, 1995, 60) " (Negroponte, 1995, 60).

L'argent numérique risque fort d'accentuer l'impression des utilisateurs qu'Internet est gratuit.

En fait, Internet ne fonctionnerait fort probablement pas encore très longtemps tel qu'on le connaît si certains n'allaient pas chercher à en tirer un profit financier. L'argent virtuel facilite le commerce sur Internet et ce commerce augmente la visibilité du réseau et de ses sites. Ensemble, l'argent virtuel et le commerce devraient permettre de sauver cette pseudo-gratuité de ce qui est devenu le plus grand salon d'échange au monde: Internet. De toute évidence, l'argent numérique est appelé à devenir la norme de nos transactions monétaires dans ce monde de plus en plus BRANCHÉ ! ! !

BIBLIOGRAPHIE

MONOGRAPHIES

Bajak, F. Currency Debuts on Internet. Associated Press, 1995

Bédard, M et Miller, R. La gestion des organisations : une approche systémique, conceptuelle et stratégique. Montréal : Chenelière/McGrawHill, 1995

Negroponte, N. Being Digital. New York : Vintage Books, 1995

ARTICLES DE PÉRIODIQUES

Frederick, R. "The Competition Heats up in On-Line Banking. " Fortune. (June 6 1995) : 18

Sanberg, J. "Capitalism is Coming to the Internet. " Wall Street Journal. (Apr. 8 1994)

Schwartz, E. "Advertising Webonomics 101. " Wired. (Feb. 1996) : 74-82

DOCUMENTS ÉLECTRONIQUES

Cybercash http://www.cybercash.com/

Davies, R. "E-Cash & Future of Internet. " vol. 12, no 9, (nov. 1994) http://www.ex.ac.uk/~RDavies/arian/emoney.html

Digicash Webserver http://www.digicash.com/

Mastercard http://www.mastercard.com/

Neches, R et al. "Electronic Commerce on the Internet " http://info.broker.isi.edu/fast/articles/EC-on-Internet.html

Netbank Payment System-Netcash http://www.netbank.com/~netcash/

Visa http://www.visa.com