Cursus est le périodique électronique étudiant de l'École de bibliothéconomie et des sciences de l'information (EBSI) de l'Université de Montréal. Ce nouveau périodique diffuse des textes produits dans le cadre des cours de l'EBSI.
ISSN 1201-7302
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L'auteur est étudiant en bibliothéconomie et sciences de l'information.
Pour joindre l'auteur : bouchada@ere.umontreal.caLa bibliothéconomie, les sciences de l'information et l'archivistique
doivent, comme beaucoup d'autres disciplines professionnelles, vivre à
l'heure de la mondialisation des marchés, car le monde de l'information
est en perpétuelle évolution. Les nouvelles technologies de l'information
(NTI), qui sont en grande partie responsables de cette
internationalisation de l'information, favorisent le transfert des
données. L'information numérique déborde les frontières, les états et les
pays. La bibliothéconomie, et plus spécifiquement les sciences de
l'information, s'intéresse à l'information elle-même, en tant qu'objet
dans quelque discipline que ce soit, et à son transfert, c'est-à-dire à sa
création, sa collecte, son analyse, son traitement, son stockage, son
repérage, sa diffusion, son utilisation et sa gestion (Deschatelets, 1994). Il est de plus en plus
important, voire primordial, de compter sur une bibliothéconomie et une
archivistique qui favorisent les échanges entre les différents pays et les
différentes cultures de la planète et ce, tant au niveau national
qu'international. Pour atteindre leurs objectifs de transparence et de
normalisation, la bibliothéconomie et l'archivistique internationales
doivent posséder les outils nécessaires. Elles doivent compter sur des
organismes internationaux qui favorisent et encadrent les échanges
d'informations, de techniques et de compétences. Dans cet article, nous
essaierons de mieux connaître les instruments au service de la
bibliothéconomie et de l'archivistique internationales que sont l'IFLA
(International Federation for Library Associations and Institutions), la
FID (Fédération Internationale de Documentation) et le CIA (Conseil
international des Archives).
Pour découvrir ces associations et pour arriver à établir des relations significatives entre elles, nous utiliserons la méthode comparative telle qu'utilisée en bibliothéconomie comparée. Nous analyserons donc chacune des associations internationales à partir des six critères de comparaison suivants : historique, buts et objectifs, membres, organisation et structure, programmes majeurs et publications. À partir des données ainsi obtenues, nous serons en mesure de mieux comprendre le rôle qu'elles jouent dans le développement de la bibliothéconomie et de l'archivistique en général et dans celui de la bibliothéconomie et de l'archivistique internationales en particulier.
Avant d'entreprendre cette étude, il est important de définir brièvement la bibliothéconomie internationale et la bibliothéconomie comparée car les deux concepts furent longtemps confondus. Il est aussi important de faire la distinction entre les deux.
La bibliothéconomie comparée est l'analyse systématique du développement des bibliothèques, de la pratique ou des problèmes qui peuvent survenir dans certaines circonstances (le plus souvent dans différents pays), pris dans un contexte historique, géographique, politique, économique, sociale, culturel ou tout autre contexte pouvant se révéler déterminant pour l'étude (Collings, 1971). Selon Lajeunesse, la bibliothéconomie comparée est un domaine qui analyse des bibliothèques, des systèmes de bibliothèques, des aspects ou des problèmes de bibliothéconomie dans au moins deux environnements nationaux, culturels ou sociétaux, dans le but d'en comprendre, par l'analyse, les similarités et les différences, en vue d'en arriver ultimement à des généralisations et à des principes (Lajeunesse, 1994). Bref, la bibliothéconomie comparée procède à l'étude des similitudes et différences en vue de faciliter la compréhension et la connaissance d'un domaine particulier.
Même si la bibliothéconomie comparée étudie le plus souvent les différences qui existent entre les pays, elle n'est pas pour autant internationale. La bibliothéconomie internationale est un ensemble d'activités menées entre des institutions gouvernementales ou non gouvernementales, des organisations, des groupes ou des individus de deux nations ou davantage, afin de promouvoir, d'établir, de développer, de soutenir et d'évaluer les services de bibliothèque, de documentation et autres, ainsi que la bibliothéconomie et la profession de bibliothécaire en général, dans toutes les parties du monde (Parker, 1978). Bien que distinctes, ces deux notions sont cependant complémentaires, les recherches en bibliothéconomie comparée étant souvent à l'origine de l'identification de problèmes reliés aux champs d'expertise propres à la bibliothéconomie internationale. Le manque de cohérence dans et entre les bibliographies nationales, l'accès physique aux documents et la formation des bibliothécaires sont quelques-uns des problèmes auxquels sont confrontées les associations internationales comme l'IFLA, la FID ou le CIA.
Comme nous l'avons déjà mentionné, le but principal de cet article est
d'arriver à mieux connaître les organisations internationales oeuvrant
dans le monde de l'information. Mais nous avons aussi comme objectif de
donner à la bibliothéconomie francophone un outil d'introduction en
français, car comme c'est souvent le cas dans notre domaine, la
littérature portant sur le sujet est principalement en anglais. Cela étant
dit, il nous semble important, avant de commencer cette collecte des
données, de mentionner que toutes les informations sur les organisations
internationales qui seront présentées dans cette partie proviennent d'une
revue de la littérature sur le sujet. Nous faisons cette remarque, car il
serait beaucoup trop long et, à notre avis, inutile de donner toutes les
références complètes pour chacune des affirmations présentées, étant donné
que nous ne faisons qu'exprimer des faits établis et vérifiés. Pour de
plus amples informations sur les organisations et pour connaître les
sources qui ont servi à l'élaboration de cette partie, on doit se référer
à la bibliographie située à la fin du présent texte.
La FID, fondée en 1885 sous le nom d'Institut International de Bibliographie (IIB), est le résultat de la conférence internationale de bibliographie, organisée à Bruxelles par Paul Otlet et Henry LaFontaine, deux juristes considérés à juste titre comme les fondateurs de la future Fédération Internationale de Documentation. Cette conférence visait la création d'un Répertoire Bibliographique Universel (RBU) et le développement de la Classification Décimale Universelle (CDU, UDC en anglais). Ces deux grands projets furent menés de concert, et en 1905 parut la première édition complète de la CDU sous le titre Manuel du répertoire bibliographique universel. Quant au RBU, en 1914 il comptait déjà 11 millions de cartes bibliographiques. Toutefois, les activités du IIB ralentirent fortement pendant la Première Guerre mondiale et ne reprirent vraiment qu'en 1924, date ou l'institut est restructuré et devient une fédération comptant cinq membres nationaux : la Belgique, la France, l'Allemagne, la Suisse, et les Pays-Bas.
En 1931, le IIB change de nom et devient l'Institut International de Documentation. Cette nouvelle appellation est beaucoup plus qu'un simple changement de nom; elle signifie plutôt un changement profond dans l'orientation de l'institut. On délaisse la bibliographie universelle pour se tourner vers des activités plus pratiques. Cette nouvelle orientation plaît beaucoup à l'ALA (American Library Association) qui devient, en 1939, un membre associé de la FID.
C'est en 1938 que l'institut est renommé Fédération Internationale de Documentation. Les années qui suivirent ce nouveau changement de nom furent marquées par la Seconde Guerre mondiale et, comme lors de la première, les activités de la FID ralentirent passablement pour ne reprendre qu'en 1959 lors de la conférence de Varsovie. À l'occasion de cette conférence très importante pour l'avenir de l'organisation, six activités pouvant être assumées par une organisation internationale comme la FID furent définies :
Malheureusement, la FID ne remplit pas toujours son mandat et même avec l'assistance de UNESCO, elle acquiert la réputation d'une organisation qui surestime ses forces. Ce n'est qu'en 1978 avec l'élaboration d'un nouveau programme qui répond mieux aux attentes de la communauté internationale que la FID reprend la place qui était la sienne, à savoir la plus ancienne et la plus expérimentée des organisations internationales en matière de documentation et d'information.
Aujourd'hui, la FID est une organisation internationale d'envergure, dont le but principal est de promouvoir, à travers la coopération internationale, le développement et la recherche en documentation. Elle s'intéresse aussi à l'organisation, au stockage, à la diffusion et à l'évaluation de l'information sous toutes ses formes, dans les domaines des sciences, des technologies, des sciences sociales, des arts et des humanités.
Dans un contexte plus large, la FID veut être une organisation qui veille à une meilleure gestion des pratiques d'information, à l'avancement des sciences et technologies et à l'amélioration de la compétitivité des entreprises, des industries et de l'économie nationale.
Présente dans plus de 90 pays à travers le monde, la FID comptait en 1990 environ 312 membres répartis en six catégories, ayant des droits et privilèges différents. La première et la plus influente de ces catégories est celle formée par les membres nationaux. En effet, les membres nationaux sont le point focal des activités de la FID. On compte sur eux pour élargir la communauté de l'information du pays qu'ils représentent et pour apporter leurs points de vue et leurs contributions aux activités de la fédération.
La deuxième catégorie est celle des membres internationaux. Elle a été établie pour les organisations non gouvernementales ayant des intérêts importants dans le domaine de l'information.
Les membres corporatifs sont issus du milieu des affaires et du secteur public. Il a été donné à cette nouvelle catégorie de membres des privilèges dans l'organisation et les affaires du FID.
La catégorie des membres institutionnels est la plus importante. Elle est formée d'organisations intergouvernementales, gouvernementales et non gouvernementales, d'institutions scolaires, du domaine de la recherche et de la santé, d'organisations à but non lucratif, de fondations philanthropiques et d'autres types d'organisations et d'institutions.
Les individus peuvent eux aussi devenir membres de la fédération. Pour devenir membres de cette catégorie, les personnes intéressées doivent remplir un formulaire d'adhésion disponible au secrétariat général de la FID.
Finalement, il y a la catégorie des membres honoraires. Cette catégorie a été créée pour donner la chance aux personnes, aux fondations, aux compagnies et aux associations de participer au financement de la fédération et ainsi de profiter de nouvelles occasions de développement. Ces membres n'ont pas le droit de vote, mais ils peuvent assister aux assemblées générales et ils sont fortement encouragés à participer aux conférences nationales et régionales.
L'Assemblée Générale est la plus haute autorité de la FID. Composé essentiellement par les représentants des membres nationaux et internationaux, elle se réunit à tous les deux ans pour discuter et adopter les décisions touchant les activités de la fédération. Sous l'Assemblée Générale, on retrouve le conseil qui est là pour exécuter les décisions prises lors des assemblées. Il est formé d'un président, de trois vice-présidents, d'un trésorier et de douze membres. à un troisième échelon, on retrouve les comités parrainant les différents programmes de la fédération. Ces programmes sont de natures diverses et s'attachent principalement aux domaines suivants : Classification et organisation des connaissances (FID/CR); Éducation et formation (FID/ET); Théorie fondamentale de l'information (FID/FT); Information pour l'industrie (FID/II); Politiques et programmes d'information (FID/IP); Propriété intellectuelle (FID/IPI); Information et documentation en sciences sociales (FID/SD); et finalement, Infrastructure et autoroutes de l'information (FID/GIIS).
Comme nous venons de le constater, les différents comités de la FID s'occupent beaucoup du développement de la bibliothéconomie à travers le monde. Voyons maintenant d'un peu plus près les programmes qui sont au coeur de la fédération.
Nous vivons à une époque ou l'information et la connaissance sont devenues la matière première de l'économie. Les changements apportés par les nouvelles technologies de l'information sont fulgurants et parfois angoissants, mais ils apportent des défis intéressants pour la société elle-même et pour les professionnels de l'information en particulier. De plus en plus, émergent de nouveaux rôles et de nouvelles carrières (enseignement à distance, télécommunication, multimédia, etc.), et c'est pourquoi la fédération met l'accent sur ce secteur d'activités.
Les changements touchent la société et les professionnels de l'information, mais ils touchent aussi et surtout le secteur privé. Avec la mondialisation des marchés, l'information et la connaissance sont maintenant des armes privilégiées au service de la compétitivité et de la performance.
Ce programme a comme objectifs l'identification et l'étude des infastructures d'information tant au niveau national qu'international. De plus, il s'attache à mieux connaître les impacts qu'auront les autoroutes de l'information sur l'économie et sur la société de demain.
Les recherches fondamentales en sciences de l'information ont pour objet de mieux comprendre les propriétés de l'information, sa valeur et l'impact qu'elle a sur notre société. Le programme met beaucoup d'efforts dans le développement de mesures, notamment la bibliométrie, permettant d'atteindre ces objectifs.
L'emploi des nouvelles technologies de l'information et de la communication est un autre domaine auquel la fédération s'intéresse de plus en plus. Les recherches effectuées dans ce domaine permettront de déterminer la manière dont l'information est accessible, gérée, appliquée et diffusée dans les différents environnements informationnels.
Ce programme s'attarde au développement de produits d'information, sous toutes ses formes, en relation avec les clients et le développement du marché de l'information.
L'information est plus qu'une matière première. Elle peut maintenant supporter les buts et les stratégies des organisations. Les systèmes d'aide à la décision pour les chefs d'entreprise en sont le parfait exemple. Les entreprises d'aujourd'hui ne sont plus orientées vers les produits, mais plutôt vers les clients et le service. Avec la mondialisation des marchés, l'accès à une information fiable et rapide peut faire toute la différence entre la réussite ou l'échec.
Les publications de la FID sont nombreuses et diversifiées. En plus
d'un programme de publication de monographies, la FID publie le mensuel
FID News Bulletin, les trimestriels International Forum on
Information and Documentation et Newsletter on Education and
Training Programs for Specialized Information Personnel (IFID), le
R & D Project in Documentation and Libraries (bimensuel) et The
extension and Corrections to the UDC (annuel). La fédération publie
aussi des rapports annuels, des actes de conférence et de séminaires, des
études, des manuels, des bibliographies, etc. Finalement, il y a
maintenant la page Web de la FID, où il est possible de
trouver une masse d'information sur la FID et sur ses activités.
L'IFLA est certainement la plus influente des organisations internationales dans le domaine de la bibliothéconomie et des sciences de l'information. Elle a vu le jour lors de la conférence célébrant le cinquantième anniversaire de la British Library Association tenue à Édimbourg en 1927. Cependant, ce n'est qu'en 1929 à Rome que le nom International Federation of Library Association fut adopté. En 1939, 41 associations professionnelles avaient déjà rejoint les rangs de l'IFLA mais comme dans le cas de la FID, la Seconde Guerre mondiale met fin temporairement à toutes les activités orientées vers la coordination et la coopération.
En 1946, les activités reprirent et l'IFLA devint un canal privilégié pour les échanges d'idées, pour établir des relations professionnelles et pour mieux comprendre les tâches et les responsabilités de la bibliothéconomie dans une optique de mondialisation de l'information. Les résultats de cette concertation entre les associations professionnelles débouchèrent sur des réalisations tel que le Symposium sur les bibliothèques nationales (1958), la Conférence internationale sur les principes de catalogage ( 1961) et, en 1963, l'IFLA publiait sous le titre Bibliothèques dans le monde, son programme à long terme.
Avec le support de l'UNESCO, l'IFLA établit son premier secrétariat général permanent en 1962. Depuis, les deux organismes travaillent en étroite collaboration sur des activités diverses, par l'échange d'expertises. Finalement, une des étapes les plus importantes dans l'histoire de la fédération est l'établissement à Copenhague, en 1969, de l'IFLA Program Developpment Group. Son Memorandum on a Programme for Future Action est publié en 1970.
En 1976, le nom de l'organisation est changé pour pouvoir inclure les institutions (bibliothèques, bibliothèques scolaires et instituts bibliographiques) et l'IFLA devient : International Federation of Library Associations and Institutions.
La mission de l'IFLA est de promouvoir la coopération, la discussion, la recherche et le développement dans les champs d'activités propres aux bibliothèques en incluant la bibliographie, les services d'information et la formation du personnel. La fédération vise également à fournir un cadre professionnel représentant les intérêts des bibliothécaires au niveau international.
Aujourd'hui présente dans plus de 135 pays, l'IFLA est composée de 154 associations (associations de bibliothèques, associations nationales et internationales, organisations avec des intérêts similaires), 1016 membres institutionnels (bibliothèques, instituts bibliographiques, etc.), 220 membres individuels et 15 organismes ayant un statut consultatif (FID, CIA, ISO, etc.). Il existe deux principales catégories de membres ayant le droit de vote: les associations et les membres institutionnels. Deux catégories n'ont pas le droit de voter : les institutions affiliées et les membres individuels affiliés.
L'IFLA possède une structure démocratique. Cela veut dire que toutes les décisions importantes sont prises lors des séances annuelles du conseil général où plus de 800 personnes sont présentes.
Le comité exécutif est constitué d'un président, de six vice-présidents et d'un trésorier. Il est élu par le conseil général; son mandat est de trois ans et il peut être renouvelé. C'est lui qui applique les décisions prises lors du conseil général.
Le comité consultatif est composé des membres du comité exécutif, des présidents et secrétaires de sections (types de bibliothèques), des membres des autres comités (problèmes relatifs aux bibliothèques) et des membres internationaux («full members»). Il joue donc un rôle de conseiller.
Finalement, il y a l'IFLA Program Development Group qui joue un rôle de conseiller auprès du comité exécutif sur les problèmes d'ordre professionnel. Ce groupe de consultants est engagé par le comité consultatif pour une période de trois ans.
Selon l'IFLA, les programmes «core» ne sont pas plus importants que les nombreuses autres activités menées par la fédération, mais ils recoupent les intérêts et les affaires de toutes les bibliothèques et de leurs utilisateurs, peu importe ou elles sont situées. Notre intérêt n'étant pas de recenser tous les programmes de la fédération mais bien de limiter notre recherche à ceux ayant une portée plus internationale, nous ne parlerons donc que des cinq programmes majeurs de l'IFLA.
Lancé en 1984, ce programme a pour objectif de promouvoir l'amélioration progressive des bibliothèques et des services d'information dans les pays en développement, une attention particulière est accordée à la création de conditions favorables à ce développement. La formation et l'éducation, la promotion des bibliothèques et des services d'information auprès du public, et le développement d'une plus grande implication des bibliothécaires dans les programmes d'alphabétisation sont les principaux secteurs d'activités sur lesquels l'IFLA concentre ses efforts.
Ce programme veut coordonner les activités visant le développement de systèmes et de standards pour le contrôle bibliographique à un niveau international. Il doit aussi favoriser l'échange international des données bibliographiques en accordant un support aux activités professionnelles des sections et divisions de l'IFLA. Finalement, il doit permettre la publication de projets en relation avec le contrôle bibliographique universel.
L'UAP est à la fois un objectif et un programme de l'IFLA. L'objectif de ce programme est d'assurer une plus grande disponibilité du matériel publié, peu importe où et quand, et ce dans le format demandé. Par matériel publié, on entend les publications écrites, mais aussi la littérature grise ainsi que le matériel audiovisuel et les publications électroniques.
Ce programme a été établi dans le but de favoriser la promotion de solutions à la détérioration des bibliothèques et de la documentation. Toutes les facettes de ce programme sont orientées vers l'établissement d'un milieu international où des activités de conservation peuvent être développées.
Ce programme travaille à promouvoir le transfert électronique des données entre les bibliothèques et les usagers, à réduire les barrières en télécommunication, à fournir de l'information et à favoriser la promotion, l'implantation et l'utilisation de standards internationaux pour les applications informatiques spécifiques aux bibliothèques et pour le transfert des données électroniques dans le champ de la bibliothéconomie.
L'IFLA produit beaucoup de documentation. En ce qui concerne les périodiques, la fédération publie l'IFLA Journal, International Cataloging and Bibliographic Control, IFLA Annual et IFLA Directory.
Elle publie aussi beaucoup de monographies dont voici, à titre
d'exemple, quelques titres : Education and Training for Conservation
and Preservation; World Guides to Library, Archives and Information
Science Associations; Library Building : Preparation for
Planning. Enfin, chaque grand programme publie aussi des articles et
des monographies.
Toutes les guerres posent des problèmes de conservation du patrimoine, mais jamais un conflit armé comme la Seconde Guerre mondiale n'aura été aussi dévastateur. Les bombardements intensifs sur l'Europe et les ravages qu'ils causèrent mirent en évidence la nécessité de préserver le patrimoine mondial. Pour répondre à ce besoin, et pour améliorer les standards mondiaux en gestion des archives, en pratique archivistique et pour faire avancer la théorie dans ce domaine, l'UNESCO encourage, lors d'une réunion tenue en mai 1948, les archivistes à fonder une organisation internationale répondant à ces objectifs. Le CIA est définitivement établi lors de son premier congrès international tenu à Paris en 1950.
À partir de 1960, l'organisation change profondément. Elle prend de la maturité et se développe progressivement. Beaucoup plus orientée vers l'Europe dans sa première période de développement, elle se tourne alors vers le monde. Ses activités dans le monde archivistique prennent de l'importance et elle s'attaque à des projets de plus grande envergure. Elle commence en 1959 la compilation des Guides des sources de l'histoire des nations. En 1966 a lieu à Washington un congrès extraordinaire où sont débattues les questions relatives à l'accessibilité aux archives et aux nouvelles technologies et techniques archivistiques. Sont aussi abordées à ce congrès les questions touchant au développement de l'archivistique dans les pays en développement. Depuis sa création, le CIA travaille en étroite collaboration avec l'UNESCO. En effet, le contact entre l'UNESCO et le CIA est permanent et pratiquement tous les projets internationaux dans le champ archivistique sont menés de concert (Kecskeméti, 1974).
Le but fondamental du CIA est de promouvoir la préservation, le développement et l'utilisation du patrimoine archivistique de l'humanité. En accord avec ce principe, les objectifs généraux du CIA sont les suivants :
Le CIA est présent dans plus de 150 pays et compte environ 1350 membres répartis en cinq catégories. Les institutions nationales d'archives, composées principalement des autorités publiques d'archives au niveau international et national (ex: archives nationales) forment la catégorie A. La catégorie B est formée des associations professionnelles. La troisième catégorie est formée des institutions et des services d'archives régionaux et locaux, tant publics que privés; la quatrième des membres individuels et finalement, la dernière catégorie, des membres d'honneur élus par l'assemblée générale.
L'assemblée générale est la plus haute instance du CIA. Elle se réunit à tous les quatre ans lors du Congrès international des archives pour discuter les affaires courantes, élire les représentants du comité exécutif et émettre des résolutions et des recommandations concernant les intérêts de la communauté archivistique mondiale.
Entre les réunions de l'assemblée générale, le gouvernement et l'administration du conseil sont assumés par le comité exécutif. Il est composé d'un président, de deux vice-présidents et de douze membres élus par l'assemblée générale. Le comité exécutif se réunit une fois l'an entre les sessions de l'assemblée générale.
À un troisième niveau, on retrouve le bureau, formé par le président, les vice-présidents et les membres du comité. Il se réunit aussi souvent qu'il est nécessaire entre les réunions du comité pour prendre des décisions en accord avec les politiques générales du conseil et pour superviser les activités du secrétariat général. Ce dernier expédie les affaires courantes et maintient la liaison avec l'UNESCO et les autres organisations.
Finalement, chaque année a lieu une table ronde réunissant les dirigeants de la profession (directeurs des archives nationales et présidents d'associations archivistiques) pour discuter des problèmes relatifs à l'administration des archives.
Depuis 1966, l'assistance technique dans les pays en voie de développement est la priorité numéro un du conseil. En collaboration avec l'UNESCO, il développe et implante des programmes de formation professionnelle, car le manque de main-d'oeuvre qualifiée est l'un des obstacles majeurs à la création de systèmes de gestion et de conservation des archives dans les pays en voie de développement. De plus, il veille à l'implantation de programmes de développement des archives, il facilite le recrutement d'experts et il prépare des études préliminaires concernant le développement des opérations de gestion.
Avec le renforcement de la coopération entre les organisations internationales, la recherche et l'étude en gestion des archives, en méthodologie et en techniques archivistiques sont d'autres grands secteurs d'activités du CIA.
De ses activités et programmes découlent une foule de projets plus spécifiques comme le Congrès international des archives, la Conférence internationale de la table ronde des archives, le programme international de microfilmage pour les pays en développement, le programme RAMP (Records and Archives Management Program) de gestion des documents et des archives, «Mémoire du monde», ARCHISS, projet sur l'histoire du climat. En résumé, l'action du CIA permet à des groupes de travail et à des comités d'explorer un très grand nombre de domaines (bâtiments et équipements, prévention et restauration, archives électroniques, gestion et évaluation des documents, archives littéraires et artistiques, etc.).
La liste des publications du CIA compte plus de 160 titres dont les
revues professionnelles Janus et Archivum (première revue du
CIA, elle fut lancée en 1951), Le guide des sources de l'histoire des
nations et le Bulletin du CIA. Les manuels et les études
spécialisées portant sur des domaines liés à l'archivistique, les actes de
congrès, de conférences et de colloques, les périodiques de branches
régionales et plus d'une cinquantaine d'études dans la série RAMP de
l'UNESCO ne sont que quelques exemples. Le CIA est présent partout dans
le domaine archivistique et la diversité de ses publications reflète très
bien cette réalité.
À cette étape de notre recherche, on peut se demander quels sont les points communs à ces trois organisations. À la lumière des résultats obtenus précédemment, trois éléments de réponse peuvent être avancés.
Premièrement, chacune des organisations s'occupe d'un des trois domaines majeurs de la bibliothéconomie et des sciences de l'information : l'IFLA des bibliothèques et des centres d'information, la FID de l'information et de la documentation et le CIA des archives. Cette constatation est évidente, et peut-être même simpliste, mais elle résume très bien la relation complémentaire qui unit les trois organisations.
En second lieu, chacune des organisations dans le domaine qui est le sien travaille activement à la promotion et au développement de la bibliothéconomie et à l'archivistique à travers le monde, et plus particulièrement dans les pays en développement. L'intérêt soutenu que portent les organisations aux pays en développement est certainement l'une de leurs caractéristiques communes. En effet, toutes offrent des programmes ayant comme objectif le développement et l'implantation de la bibliothéconomie et des techniques bibliothéconomiques dans ces pays.
Nous explorerons ces différents concepts un peu plus loin, mais avant, nous devons parler brièvement du troisième point commun à toutes ces organisations, à savoir la relation privilégiée qu'elles entretiennent avec l'UNESCO. Il est impossible de parler de bibliothéconomie internationale, de l'IFLA, de la FID et du CIA, sans parler de l'UNESCO. Certains vont même jusqu'à avancer que ces organisations ne seraient pas devenues ce qu'elles sont aujourd'hui sans le financement et le support constant de l'organisme international, car il a fourni aux activités de la bibliothéconomie internationale un environnement profitable tant aux professionnels de l'information qu'aux organisations (Gelfand, 1974). Par son engagement dans le développement des bibliothèques et de la documentation et par ses nombreuses publications (particulièrement le Bulletin de l'UNESCO à l'intention des bibliothèques de 1947 à 1977 et la Revue de l'UNESCO pour la science de l'information, la bibliothéconomie et l'archivistique de 1978 à 1983), elle a su établir un réseau de communication et de travail entre les différentes organisations internationales qui a favorisé l'internationalisation et la maturité professionnelle de la bibliothéconomie. Elle est, à n'en pas douter, la pierre angulaire autour de laquelle gravitent les différentes organisations internationales.
Ces constatations d'ordre général étant établies, nous pouvons maintenant aller plus avant dans la comparaison, à partir des critères énoncés précédemment, des différents organismes oeuvrant dans le milieu de la bibliothéconomie internationale.
Au niveau des buts et des objectifs, toutes les organisations ont le mandat de promouvoir la bibliothéconomie et l'archivistique, ses professionnels et ses techniques. On constate que cette mission première est intimement liée à la notion de bibliothéconomie internationale telle qu'exprimée par Parker au début de cet article. Nous touchons ici au concept de complémentarité exposé plus tôt. Ces organisations travaillent le plus souvent ensemble, dans des domaines différents mais complémentaires, à la réalisation des mêmes objectifs et elles ont fondamentalement le même but.
La FID et l'IFLA ont sensiblement le même type de membre. Tous deux sont présents dans nombre de pays et comptent des membres des niveaux national, international, institutionnel et individuel. D'ailleurs, les organismes nationaux et internationaux ayant des intérêts dans le domaine sont, dans de nombreux cas, membres des deux organisations. Le type des membres du CIA est légèrement différent par la spécificité de son domaine d'expertise. Néanmoins, il compte lui aussi des membres d'organismes nationaux et internationaux. Pour conclure sur ce sujet, notons qu'étant donné le rapport étroit qu'entretiennent les organisations entre elles, elles sont parfois membres l'une de l'autre. Par exemple, la FID et le CIA sont membres consultatifs de l'IFLA.
La structure de ces organisations est, par de nombreux points, sensiblement la même. Les trois organismes sont gouvernés par une assemblée générale ou les membres proposent, discutent et adoptent des solutions et des orientations qui guideront les futures activités de l'organisation. À un deuxième niveau, on retrouve un comité exécutif élu par l'assemblée générale et chargé de mettre en application les décisions prises au niveau supérieur et d'assurer le bon fonctionnement de l'organisme. Finalement, elles sont toutes subdivisées en comités et en tables rondes chargés de mener à bien les différents programmes et activités de leur organisation respective. En plus d'être très démocratique, cette structure pyramidale permet d'exprimer la volonté du plus grand nombre, tout en favorisant l'échange d'expertise entre les différents domaines de recherches. Ce type de structure favorise la stabilité tout en assurant l'apport de sang neuf à la direction de l'organisation.
C'est certainement au niveau des programmes que l'on peut établir les comparaisons les plus significatives entre la FID, le CIA et l'IFLA. Premier constat, et nous en avons déjà parlé brièvement, elles ont toutes un grand nombre d'activités dans les pays en développement. En 1966, le CIA a même fait du développement international sa priorité numéro un. L'IFLA, avec le «Core Program» ALP (avancement de la bibliothéconomie dans les pays en développement) est elle aussi très impliquée à ce niveau. La FID, bien que moins directement impliquée, est néanmoins présente, notamment au niveau de la formation des professionnels et de l'implantation de nouvelles technologies de l'information dans ces pays. La bibliothéconomie internationale ayant le mandat de promouvoir la bibliothéconomie dans toutes les parties du monde, il est normal qu'une attention particulière soit portée par les organismes internationaux aux pays où elle est le moins développée.
On constate également que l'IFLA, la FID et le CIA travaillent en étroite relation. Pour éviter les chevauchements inutiles et coûteux, l'IFLA et la FID ont élaboré, à partir de la fin des années 1940, un nouveau style de partenariat. En 1946, à l'initiative de la FID, ils joignaient leurs forces en mettant sur pied un comité commun s'occupant de la formation des professionnels. Formé de sept membres de la FID et de cinq de l'IFLA, ce comité publiait en 1950 une Enquête sur la formation professionnelle des bibliothécaires et des documentalistes (Rovelstad, 1975). Depuis cette époque, la FID et l'IFLA coopèrent étroitement à l'élaboration de recherches et d'activités touchant des intérêts communs comme la formation, la mécanisation, la standardisation ou les pays en développement (Gelfand, 1974). La coopération avec la FID est même l'une des priorités de l'IFLA.
Le CIA collabore lui aussi avec l'IFLA et cette collaboration s'exerce
surtout au niveau de la préservation des documents et des bibliothèques.
Comme nous le savons déjà, la préservation et la conservation sont au
coeur de la mission du CIA et l'un des programmes majeurs de l'IFLA. Il
est par conséquent normal que les deux organismes élaborent des projets
communs dans ce domaine.
Les organismes internationaux travaillent activement au développement de la bibliothéconomie dans toutes les parties du monde. La FID, l'IFLA et le CIA sont les canaux et les outils privilégiés par lesquels sont véhiculées et développées la profession en général et la bibliothéconomie internationale en particulier. Sans eux pour coordonner les activités propres à la bibliothéconomie et aux sciences de l'information, le passage à une société de l'information dans laquelle les nouvelles technologies prennent de plus en plus de place serait beaucoup plus difficile.
La formation des professionnels, la normalisation des outils et des protocoles, le développement et l'implantation des NTI sont au coeur de la mission de ces organismes. Par leur implication dans les pays en développement, ils travaillent à une plus grande équité entre les nations. Dans une société où l'information et la connaissance sont devenues des outils de développement essentiels, il est primordial de veiller à ce que la disparité qui existe entre le nord et le sud soit abolie, ou du moins diminuée.
Nous n'avons parlé ici que de trois organisations, mais il en existe
plusieurs autres et elles devront toutes travailler dans le même sens, car
la place que tiendra la bibliothéconomie dans une société de l'information
est à redéfinir. Les développements dans le domaine se font à une vitesse
fulgurante, les changements sont profonds et touchent tous les secteurs
d'activité traditionnels. Les organismes comme l'IFLA, la FID et le CIA
sont les chefs de file et ils doivent par leur implication ouvrir la voie
vers une nouvelle bibliothéconomie et archivistique internationales.
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Étude comparative et descriptive de l'IFLA, de la FID et du CIA : des associations professionnelles au service de la bibliothéconomie et de l'archivistique internationales
Professeur : Marcel Lajeunesse