ISSN 1201-7302 | Cursus vol. 5 no 1 (automne 1999) |
Julie Desautels
Cursus est le périodique électronique étudiant de l'École de bibliothéconomie et des sciences de l'information (EBSI) de l'Université de Montréal. Ce périodique diffuse des textes produits dans le cadre des cours de l'EBSI.
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Depuis plusieurs siècles, la musique, tant classique que populaire, fait partie du quotidien. Auparavant écrite à la main et jouée sans que l'on garde trace de cette performance, la musique est maintenant écrite sous forme de partitions que l'on peut réimprimer et est enregistrée sur des disques compacts que l'on peut aussi reproduire. Avec la venue de l'informatique, l'idée d'échanger de façon électronique des partitions et des enregistrements entre compositeurs, musiciens et éditeurs de musique est envisagée. Cette idée est d'autant plus envisageable qu'il existe maintenant des normes pour faciliter ce genre de transmission. Le Standard Music Description Language (SMDL) en sera une des plus complètes et des plus larges lorsqu'elle sera approuvée par l'ISO, l'Organisation internationale de normalisation.
Dans le cadre de ce texte, nous faisons un état de la question sur le SMDL. Nous allons tout d'abord le définir et présenter un aperçu de sa structure de base. Ensuite, nous en faisons un historique et nous indiquons quelle est son utilisation et quels sont ses objectifs, ses bénéfices et ses limites. Nous terminons en mentionnant les projets qui l'utilisent. Aussi, des normes en relation avec SMDL sont présentées en annexe.
Avec la venue d'Internet et la popularité du langage HTML (HyperText Markp-up Language) les musiciens peuvent rendre leurs travaux accessibles par un simple clic de souris. Toutefois, étant donné qu'on pouvait seulement représenter une partition comme une image GIF ou une performance comme un fichier son, le HTML s'est avéré rapidement insuffisant. En effet, une oeuvre codée en format HTML ne pouvait être transférée dans l'optique de la rééditer ou de la réécouter. Parallèlement, il existait des normes de codage audio ou de description de la musique comme, par exemple MIDI (Musical Instrument Digital Interface), mais elles ne correspondaient pas à la description graphique du document. Elles ne pouvaient donc pas être utilisées comme des normes pour l'échange entre les différents logiciels de notation existants. C'est pourquoi, suite à une demande de plus en plus grande de la part des compositeurs et des musiciens, deux normes sont nées : le SMDL et le NIFF (Notation Interchange File Format)1. Bien que ce dernier couvre la majorité des notations musicales, il n'est pas conçu pour représenter toutes les formes possibles de la musique écrite. De plus, c'est une norme élaborée dans l'optique d'être valable, solide et prête le plus rapidement possible. Le SMDL a donc été retenu pour devenir une norme plus complète et plus large que la NIFF et correspondant mieux aux besoins des musiciens et des compositeurs. Ces besoins sont de représenter les relations structurelles en musique, de créer un système permettant la représentation de symboles de notation traditionnels et non traditionnels et d'être apte à réviser et à copier des performances musicales2.
Le SMDL est une norme qui sert à représenter l'information musicale que cette dernière soit seule ou combinée avec du texte et des graphiques. L'information multimédia est également supportée3. Il s'agit d'une application HyTime se conformant à l'ISO/IEC 10744:19924 à laquelle on a ajouté des formes architecturales spécialisées pour la représentation des éléments musicaux. Son architecture prévoit une DTD, dérivée de la méta-DTD SMDL, qui définit un type de document musical ne contenant que les ressources préalablement indiquées dans la méta-DTD. Un exemple de ceci est une DTD nommée opera, dérivée de la méta-DTD SMDL. Cette DTD définit la structure pour un type d'uvre, l'opéra, en utilisant les ressources contenues dans cette méta-DTD5. Comme toute application HyTime, le SMDL est également une application SGML se conformant à l'ISO8879:19866.
Tout d'abord, le domaine logique, ou cantus, est le contenu de base de l'information musicale7. Il ne représente que les informations qui ont un rapport direct avec la musique et non avec la manière dont elle apparaît sur la page. C'est pourquoi on définit le cantus comme ce qui est entendu, car il ne contient pas ce que l'on pourrait appeler les polices de caractères ou les informations de mise en page8. Ainsi, les signes d'octave et la portée ne font pas partie du cantus, mais plutôt du domaine visuel, car ils montrent comment la musique doit apparaître sur la page et n'apportent pas d'information sur la musique9. Le domaine logique comprend plutôt les types de renseignements suivants qui sont, en fait, les intentions du compositeur : le ton, la durée de la note, les accords harmoniques, les groupes de notes, les accents, les articulations, les tempi et les accents10. La musique définie dans ce domaine peut être liée, avec les liens utilisant HyTime, à la partition dans le domaine visuel, aux spécifications de la performance dans le domaine gestuel et aux composantes de l'analyse dans le domaine analytique11.
Le domaine visuel décrit la typographie musicale, c'est-à-dire comment le domaine logique apparaît sur la partition au niveau, par exemple, des symboles, de la position des notes, des polices de caractères et de la mise en page12. Mentionnons que ce domaine utilise les mécanismes de liaison de HyTime pour lier le document à un format externe, permettant ainsi de représenter toutes les informations graphiques. Pour ce faire, il s'agit soit d'un fichier image comme bitmap, GIF ou JPG, soit d'un fichier musical comme, par exemple, un fichier NIFF13.
Le domaine gestuel concerne l'exécution particulière d'un cantus14. Il spécifie donc quand et comment les éléments du domaine logique doivent être interprétés. Enfin, le domaine analytique consiste en des commentaires généraux et des analyses théoriques sur les informations contenues dans les trois autres domaines15.
Notons que la partition, la performance et l'analyse sont basées sur HyTime. En effet, pourquoi définir d'autres formats pour décrire celles-ci alors qu'il en existait déjà? De plus, avec HyTime, des liens peuvent être créés entre le domaine logique et les domaines visuel, gestuel et analytique16.
En résumé, un document SMDL peut contenir un cantus, un ou plusieurs liens vers les instances de ce cantus (fichier NIFF ou GIF (domaine visuel)) et un lien vers l'instance de la performance du cantus (fichier MIDI (domaine gestuel)). En utilisant cette approche, l'information multimédia peut être associée et synchronisée avec la musique. Les productions dramatiques contenant de la musique, des indications pour le contrôle de la lumière et des effets sonores numériques en sont un exemple17.
Examinons brièvement examiner la structure supérieure d'un document SMDL. Étant donné la flexibilité et de l'extensibilité de SMDL, cette structure peut varier d'un document à un autre. Tout d'abord, "oeuvre" (work) est l'élément supérieur qui contient tous les autres. Il est défini comme étant l'information logique de la musique et regroupant les partitions, les performances et les analyses qui proviennent de cette information. On peut dire, en somme, qu'il regroupe les quatre domaines définis précédemment. Ensuite, le "segment de l'uvre" (workseg) est utilisé pour diviser l'uvre en plusieurs sections comme, par exemple, les mouvements d'une symphonie ou les actes d'un opéra. Il peut également être employé pour représenter un changement majeur de tempo ou de clé ou une interruption dans l'uvre. Il contient les éléments des domaines logique (cantus), visuel (score), gestuel (perform) et analytique (analysis) définis plus haut18. Mentionnons que l'ordre dans lequel les segments sont placés indique l'ordre dans lequel ils doivent être interprétés19.
L'élément "cantus" contient les éléments suivants : "programme" (thread), "paroles" (lyric), "baguette" (baton) et "baguettes" (wand) qui décrivent le contenu du domaine logique ; il se base sur le Finite Co-ordinate Space (FCS) de HyTime décrit plus loin. L'élément "paroles" (lyrics) contient une ou plusieurs syllabes et/ou des silences qui doivent être synchronisés avec les parties musicales. L'élément "baguette" (baton) est utilisé pour décrire le tempo durant les performances du cantus alors que "baguettes" (wand) est employé pour indiquer ou décrire la manière dont les sons peuvent être modifiés et articulés20.
"Programme" (thread) est l'élément représentant les événements musicaux comme, par exemple, les notes et les silences. Il est utilisé pour diviser le cantus en des jets ou des listes de notes. Un usage typique est la représentation de parties musicales ou de voix séparées. À l'intérieur de cet élément, nous avons les cinq éléments suivants. Le premier est le "CES" (Cantus Event Sequence) employé pour grouper des événements musicaux, ou notes, afin de leur assigner une certaine sémantique. Une utilisation possible est de représenter un accord où plusieurs notes ont le même point de départ. L'élément suivant est le "ton" (pitched) défini soit comme une fréquence, soit comme un intervalle d'une référence de ton, c'est-à-dire l'intonation juste, soit comme un ton défini dans une gamme. Le troisième élément est "silence" (rest) et symbolise les moments de l'oeuvre où il n'y a aucun autre événement musical, des notes par exemple. Un quatrième élément est "tuplets" et est utilisé pour représenter les subdivisions du temps musical virtuel. Le cinquième et dernier élément faisant partie de "programme" est le "changement d'accord" (chordchg) dont le but est d'exprimer la sonorité globale des notes plutôt que celles-ci prises individuellement21.
En terminant, le temps musical dans le sens traditionnel est mesuré en temps, ronde, blanche, noire, croche, etc. Dans le SMDL, le Finite Co-ordinate Space (FCS) de HyTime est la base pour la représentation du temps avec un axe unique qui est mesuré en unités de temps virtuel (virtual time units (VTU))22.
Figure 1 - Structure supérieure d'un document SMDL23
Le SMDL est d'abord une proposition d'une norme ANSI (American National Standard Institute), en 1984, par le Dr F. Goldfarb, l'inventeur du SGML. Il s'agissait alors de normaliser la représentation de la musique en utilisant SGML. Lors de la rencontre du groupe d'étude de l'ANSI en 1985, la proposition ANSI X3 SD3-542D, 1985/06/21, est approuvée par les comités de musique et de logiciels musicaux. Les objectifs de la proposition étaient les suivants : la possibilité d'éditer la musique en utilisant une technologie moderne pour le traitement du texte, incluant une capacité d'intégration de la musique avec du texte et des graphiques ; l'incorporation de texte, de graphiques, de vidéo et de musique dans les présentations multimédias au niveau du domaine des affaires ; l'inclusion de performances musicales et de partitions comme composantes d'un produit d'information capable d'être distribué de façon électronique par télétexte et vidéotexte24.
En 1986, suite à l'approbation de la proposition, l'American National Standard's Institute autorise un groupe de travail, le X3V1.8M, à développer une norme pour la représentation numérique de l'information musicale utilisant les procédures de base de SGML comme modèle. Ce groupe, dirigé par le Dr Goldfarb et composé de Steven R. Newcomb, de Neill Kipp et de Victoria T. Newcomb25 définit une ébauche de norme en 1988 qui consiste en une DTD SGML pour la musique26. Cette première version très incomplète a contribué, dans l'essai de structurer un document musical, à l'extension de SGML au HyTime27. En effet, le groupe de travail réalise que le concept présentement en développement pourrait être utilisé pour structurer des documents électroniques contenant de l'hypertexte, du multimédia et des objets virtuels. Conséquemment, il transfère, généralise et adapte le langage musical pour structurer tous les types d'information. Ce modèle devient donc la base d'une nouvelle norme, le Hypermedia/Time-Based Structuring Language, ISO/IEC 10744 :1992, connu sous le nom de HyTime. Celui-ci, proposé comme une norme internationale en janvier 1991, est adopté comme tel en 199228.
En juillet 1995, une dernière version de l'ébauche était préparée et acceptée29. Elle devait ensuite être approuvée par l'ISO en tant que norme internationale avant la fin de 199630. Par contre, depuis juin 1997, le SMDL est toujours une ébauche, le ISO/IEC CD 10743, étant donné qu'il manque de précision. En effet, suite à des commentaires de Steven R. Newcomb, certaines parties de la norme nécessitent un travail plus approfondi comme, par exemple, plutôt que copier seulement les éléments "wand" et "baton" de HyTime, spécifier et subdiviser ceux-ci pour une meilleure représentation de la musique. Autrement dit, l'élément "wand" devrait être divisé en deux, un élément "baguette" pour les accents et un autre pour les articulations au niveau de l'interprétation. Un autre exemple est que l'on suggère de ne pas employer le terme "western", au sens de "occidental" lorsque le but de SMDL est défini. On mentionne que ce terme est vain et injuste quand on considère que la notation musicale commune est un phénomène mondial. De plus, son utilisation fait croire que le SMDL n'existe que pour la musique occidentale alors qu'une norme internationale doit être éditée selon un principe qui n'encourage pas ce genre de malentendu31.
Le SMDL peut représenter plusieurs genres musicaux, mais pas tous. Son objectif principal est de permettre l'échange de l'information musicale et multimédia exprimée selon une notation musicale commune et ce, dans l'optique d'être complet, flexible et facile à utiliser. Les documents qui peuvent être représentés par cette norme sont les partitions imprimées, les enregistrements, les pièces qui sont déjà notées avec un langage musical non standardisé et les compositions créées selon des logiciels informatiques qui aident à la composition et à la notation. L'information multimédia peut être associée et synchronisée avec la musique, mais les éléments multimédia ont leur propre notation et encodage32.
SMDL peut servir à plusieurs catégories de professionnels : aux éditeurs musicaux, car ils désirent présenter leur contenu sur Internet et sur CD-ROM, ils ont besoin de communiquer la musique, les graphiques, le texte et les résultats des recherches dans des bases de données et ils veulent faire de l'édition électronique ; aux compositeurs étant donné qu'ils éprouvent le besoin de collaborer à distance et qu'ils veulent pouvoir réutiliser des parties majeures d'uvres ; aux enseignants, car ils désirent un enseignement interactif à distance ainsi qu'un enseignement automatisé ; aux chercheurs, car ils ont besoin de faire des évaluations et des analyses sur des données musicales et qu'ils désirent une collaboration à distance et aux vendeurs de logiciels, pour faire de la notation, de la composition et de l'analyse33.
Les points positifs de SMDL sont qu'il permet, d'une part, la compatibilité de l'information musicale, car celle-ci fait partie et est incluse dans n'importe quel autre type d'information et, d'autre part, la réutilisation du document sous d'autres formats. En effet, SMDL étant une description de la musique basée sur SGML, c'est seulement le contenu qui est enregistré et non l'apparence. Ceci fait en sorte que les applications de formatage peuvent être utilisées pour créer de multiples formats du même document34.
Par contre, le point négatif à noter est le manque ou l'inexistence de logiciels permettant l'utilisation et l'exploitation de SMDL, ceci étant la conséquence d'une norme en évolution. En effet, tant que SMDL ne sera pas accepté comme une norme internationale, les créateurs commerciaux ne s'engageront pas à travailler sur un format non complet et non reconnu35.
En terminant, nous croyons que l'élaboration du Standard Music Description Language est un grand atout dans l'échange d'informations musicales. En effet, il permet que les musiciens, les compositeurs, les enseignants et les éditeurs de musique puissent échanger leurs idées, leur créativité et leurs analyses et ce, à une échelle internationale, brisant ainsi des barrières culturelles et enrichissant les échanges artistiques entre des cultures différentes.
Tout ce qui manque maintenant est que la norme soit approuvée par l'ISO et que l'on voit apparaître des logiciels qui permettent en l'exploitation.
Cantate est un projet européen qui devrait permettre à un utilisateur d'accéder, via un terminal, à un catalogue de fichiers musicaux. L'usager pourra auditionner ceux-ci avec MIDI, les imprimer et commander l'enregistrement36. Le projet se divise en six étapes : identification des besoins et spécifications des bibliothèques ; identification des besoins et spécifications des éditeurs de musique ; étude du développement de l'encodage ; identification des interfaces informatiques et spécifications des systèmes ; construction d'un modèle ; mise en place37.
Ses objectifs sont d'examiner le SMDL et d'évaluer sa pertinence en tant que langage informatique de base pour la description de la musique ; d'examiner la pertinence d'utiliser le SMDL dans les bibliothèques de musique ; d'examiner la pertinence de l'utiliser dans les bibliothèques en général par les musiciens et les éditeurs de musique ; d'informer les partenaires du projet des avantages possibles d'utiliser SMDL pour enregistrer et distribuer la musique imprimée ; enfin, de concevoir un démonstrateur d'un logiciel client-serveur pour montrer un exemple d'une base de données, le télédéchargement et l'affichage des fichiers musicaux, leur conversion en format imprimé, le paiement de toutes ces opérations et les droits d'auteur38. Pour ce faire, des enquêtes et des études ont été réalisées. Une première enquête a été effectuée auprès des bibliothèques de musique publiques et académiques pour évaluer leur niveau d'automatisation et leur volonté d'accepter un système comme celui de CANTATE. Une seconde étude de l'industrie musicale a évalué les niveaux d'encodage des partitions, les bases de données utilisées, les images numérisées et les fichiers codés. On a également étudié les méthodes d'encodage de la musique et l'impact qu'aurait SMDL sur celles-ci. Ceci a fait en sorte que le projet s'est trouvé impliqué dans le développement de SMDL où les gens de CANTATE ont codé un certain nombre de partitions en SMDL. Ils ont spécifié l'architecture de système pour un prototype de client-serveur donnant accès à des catalogues et à des bases de données et opérant sur Internet. Par la suite, ils ont développé un démonstrateur qui inclut un exemple d'un catalogue et d'une base de données de partitions musicales encodées et numérisées39.
Pour continuer, le système mis en place par le projet CANTATE permet de produire des partitions en format électronique sur Internet, d'établir des liens entre les différentes partitions localisées sur différents ordinateurs, de faire des recherches avec un ordinateur personnel et une connexion Internet et de demander des partitions dans un catalogue virtuel composé de tous les catalogues des bibliothèques connectées40.
En terminant, le projet n'a aucunement le but de développer une norme, mais ses résultats seront transmis au comité de travail de l'ISO qui développe le SMDL. CANTATE collabore également avec les éditeurs et les bibliothèques de musique pour discuter des problèmes, des bénéfices et des limites possibles de SMDL41.
Le projet depuis la fin des années 1980 et est fortement lié à la construction de l'École de musique à l'Université d'Indiana. Ses objectifs sont de fournir un vaste réseau informatique fonctionnel pour la recherche de l'information musicale au sein de la bibliothèque, du campus de l'université et des partenaires de l'École par l'entremise d'un accès modem étudiant; d'envoyer des cd-rom de qualité à travers le réseau aux étudiants inscrits et aux membres du personnel ; de fournir, éventuellement, des outils pour baliser les partitions à des fins de recherche et d'étude.
Ensuite, dans le plan de développement de1989, on ressent le besoin d'unifier les collections, particulièrement les partitions et les enregistrements ; d'unifier, au niveau des services à l'usager, l'espace d'écoute et l'informatique ; le besoin de se diriger vers des espaces de lecture et de bibliothèque virtuelle.
Mentionnons que la distribution du son, qui s'est avérée un défi technique du point de vue de l'unification et de l'intégration des collections de texte, de partitions et d'enregistrement ainsi que du besoin d'un réseau de distribution de l'information dans une forme indépendante, est maintenant fonctionnelle depuis le 1er avril 1996, date de déploiement du système42.
Le projet de bibliothèque virtuelle a donc amené de meilleurs outils de recherche et a amélioré l'accès à l'information au niveau de l'extraction des renseignements, car ces derniers sont liés à leur enregistrement bibliographique dans le catalogue en ligne. Le projet a également amélioré la distribution de l'information, car dans la plupart des cas, et particulièrement les documents avec des données graphiques et structurées, ceux-ci peuvent être distribués n'importe où sur ce ou d'autres campus et potentiellement à travers le monde43.
Il s'agit d'une norme internationale pour la représentation, en terme de structure logique, de l'hypertexte, de l'hypermédia, du multimédia et d'objets positionnés et projetés dans le temps et dans l'espace44. HyTime, qui est une application SGML45, permet que toutes sortes de technologie multimédia et hypertextuelle soient combinées dans n'importe quel produit d'information. Elle examine ainsi comment échanger de l'information hypermédia et non pas la standardisation de la présentation, des interfaces usagers ou du langage de la recherche. Les objets d'information dans un document hypertexte HyTime peuvent inclure des documents formatés ou non, des séquences audio et vidéo, des images fixes, des animations et des graphiques de même que des liens vers des documents qui se conforment ou non à cette norme46.
les objectifs de HyTime sont les suivants : que l'information soit universellement compatible entre les plates-formes ; que les organisations évitent de devenir dépendantes d'un vendeur particulier ; que l'information soit protégée des désuétudes technologiques ; que l'information soit enregistrée dans un format qui permette son utilisation dans des applications qui n'étaient pas créées lorsque les données ont été produites ; que le développement redondant de logiciels pour des applications impliquant du traitement de l'information soit réduit47.
Mentionnons que sans HyTime, l'information est enracinée dans l'ensemble d'instructions pour le traitement des scénarios hypermédia qui régissent l'interprétation des documents. Par conséquent, elle est inutilisable pour d'autres formes de traitement ou de transformation. Lorsque HyTime est utilisé, ces propriétés de l'information sont indépendantes du traitement spécifique et sont disponibles pour une transformation par d'autres applications et plates-formes que celle sur laquelle l'information a été créée48.
Les règles pour l'expression normalisée de la structure hypermédia sont énoncées en tant qu'architecture consistant en un certain nombre de formes architecturales et leurs sémantiques associées49. C'est ainsi qu'un document HyTime se divise en six modules. Le premier, celui de base, est requis pour un document HyTime et inclut les caractéristiques de la gestion de l'hyper-document et de SGML. Le module de mesure consiste en la standardisation des relations numériques entre les données. Le troisième module est celui des adresses de localisation qui permettent que les informations soient indiquées de trois façons : par le nom, par la position coordonnée et par la construction sémantique. Le module des hyperliens fournit des facilités pour spécifier les relations entre les éléments d'un document. Le programme est le cinquième module et il permet que les objets d'information soient programmés en relation avec les axes de FCS ou en relation entre eux. Le sixième et dernier module, celui de l'interprétation, fournit des méthodes pour le contrôle du processus d'interprétation50.
MIDI a tout d'abord été développé en tant que norme pour échanger des informations entre les synthétiseurs musicaux. Cependant, une spécification fait que MIDI est maintenant reconnu pour l'échange d'informations d'ensembles complexes de besoins musicaux entre des systèmes informatiques. Aujourd'hui, il est largement utilisé pour la création de son sur les ordinateurs dans une forme facilement échangeable51.
Notons que le fait de vouloir représenter des éléments musicaux graphiques et non traditionnels est limité étant donné qu'avec MIDI, il y a une conformité pour des méthodes et des notations traditionnelles d'écritures de chanson52.
Le NIFF est un format utilisé pour l'échange de données de notation musicale entre les différents programmes et applications d'édition. Débuté en février 1994, par un accord entre des représentants des plus grands concepteurs de logiciels musicaux comme, par exemple, Passport Designs (Encore), San Andreas Press (Score) et Coda Music Technology (Finale), et élaboré conjointement avec les éditeurs de musique, les compositeurs et les chercheurs en science informatique et en musicologie53, il répond au besoin des professionnels de l'édition qui souffraient de l'absence d'une norme pour l'échange de fichiers de notation musicale. À cette époque, MIDI, d'une part, ne codait qu'un aspect de la musique et ne traitait pas des autres aspects comme, par exemple, le graphique. D'autre part, SMDL n'était pas encore achevé et allait être trop lourd pour être opérationnel tout de suite. C'est pourquoi NIFF a été élaboré dans l'optique d'être un format valable, solide et prêt le plus rapidement possible. Il est donc court et simple, mais incomplet54. En effet, bien qu'il couvre la majorité des notations utilisées, il n'est pas conçu pour représenter toutes les formes possibles de la musique écrite. Dans le cas contraire, il serait une norme trop large et trop complexe à implanter rapidement55.
Mentionnons qu'il n'est pas en compétition avec SMDL. Il s'agit plutôt du format à utiliser pour échanger l'information musicale le plus rapidement possible dans des contextes d'application particuliers56. Il autorise, toutefois, l'utilisation de MIDI.
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