ISSN 1201-7302 |
La « révolution Gutenberg » est une expression dont la signification est souvent galvaudée. En effet, on oublie parfois que l’évolution de la forme du texte dans son passage du manuscrit à l’imprimé a suivi un cheminement long et complexe. L’invention de l’imprimerie est loin d’avoir fait miraculeusement bondir le livre de l’état de codex médiéval à celui d’imprimé moderne. De multiples facteurs, non seulement techniques mais aussi idéologiques, politiques, culturels et commerciaux sont intervenus dans l’histoire de la mise en forme des textes. Les acteurs principaux de ces mutations sont les imprimeurs-typographes, véritables artisans du renouveau d’une pensée portée par la philosophie humaniste. L’activité autour de la naissance du livre imprimé offre un terrain particulièrement fécond en France. Le milieu des imprimeurs-typographes y est donc un laboratoire parfait pour l’étude du développement des outils qui ont favorisé la lisibilité du contenu, le repérage de l’information et l’appareillage du texte.
Les récits de voyage en Nouvelle-France sont intimement liés à l’histoire de notre pays : leur importance politique, économique et stratégique a eu une influence directe sur la colonisation. Que le but d’une exploration soit de découvrir un passage vers l’Asie, de recenser les richesses naturelles ou d’évangéliser les nations amérindiennes, toujours sa narration écrite aura une portée directe sur les décisions du pouvoir français concernant sa nouvelle colonie. Les auteurs de ces relations de voyage, censés respecter scrupuleusement les faits des aventures qu’ils narrent, se verront parfois tentés d’agrémenter leurs récits d’une part de fabulation, avec des conséquences pouvant s’avérer funestes… Ces récits d’exploration connaîtront en outre une seconde vie au XIXe siècle québécois, alors qu’ils seront redécouverts et reconnus en tant que fondements de notre identité et de notre littérature.
EBSI > Cursus > Vol 10 no 1 > Résumés | Dernière mise à jour : mai 2007 |